« Pour moi, c’est la dernière grande saison où je jouerai le tout pour le tout. » — Simon Fournier
Simon Fournier entreprend une saison décisive dans sa carrière sportive et se fixe un objectif clair : se qualifier en Coupe du monde, y performer et rebondir au classement mondial. Une qualification pour les Jeux Olympiques de Milan-Cortina viendrait compléter le dernier morceau manquant de son parcours d’athlète.
D’où vient-il ? Comment a-t-il développé cette passion pour le ski alpin ? À quel moment a-t-il réalisé qu’il voulait tenter une carrière complète dans le ski de haut niveau ? Quels ont été les défis les plus importants de sa carrière ? NOPé s’est entretenu avec Simon à quelques jours de son départ pour Beaver Creek, au Colorado, où il allait prendre part à ses premières compétitions du circuit Nor-Am 2026.
Son parcours sportif

Né à Ottawa et ayant grandi en Outaouais, Simon Fournier trouve très tôt son ancrage à Mont-Tremblant, où il chausse ses premiers skis à deux ans et découvre la compétition quelques hivers plus tard.
« Mon idole de jeunesse était Érik Guay, qui était lui aussi des Laurentides et qui venait parfois à Tremblant. Je me rappelle lui avoir demandé un autographe. Je rêvais de faire comme lui et de compétitionner en Coupe du monde », raconte Simon.
Guidé par des parents passionnés de ski, il progresse naturellement, des courses régionales aux épreuves provinciales et nationales, jusqu’à faire son entrée sur le circuit FIS à 16 ans et vivre ses premiers défis internationaux.
Formé au Club de ski Mont-Tremblant, il se joint à l’Équipe du Québec, puis aux équipes nationales canadiennes (développement, puis senior). Simon enrichit son parcours d’un passage marquant à l’Université de Denver, où il combine ski de haut niveau et baccalauréat en finance. Il affirme que ses études universitaires lui ont offert un plan B solide.
« J’avais des coéquipiers plus vieux que moi, des mentors, qui avaient fait ce cheminement-là. Ils s’étaient donné la chance d’avoir un plan B sécurisé. C’était vraiment quelque chose que je voulais compléter dans mon parcours », souligne-t-il.
L’expérience internationale de Simon en ski alpin
Spécialiste du slalom et du slalom géant, Simon cumule une trentaine de départs en Coupe du monde. Il représente le Canada aux Championnats du monde 2019 à Åre et signe plusieurs podiums sur le circuit Nor-Am, confirmant sa place parmi les meilleurs techniciens nord-américains.
« J’ai fini 31e, 33e, 34e en Coupe du monde, et j’étais vraiment proche de me qualifier pour une deuxième manche. Ça a passé à quelques centièmes, quelques dixièmes. » Au fil de sa carrière internationale, ses résultats témoignent de sa capacité à rivaliser avec l’élite mondiale. Après une saison marquée par des choix plus risqués sur le calendrier de compétition, son classement fluctue, passant du 80e au 250e rang mondial. Une réalité bien connue sur les circuits internationaux, où quelques courses peuvent faire basculer une saison.
« Ça prend quelques résultats, puis là, la saison est complètement différente. »
Sa transition vers l’équipe privée Ski Boréal
En 2025, après plusieurs années dans les systèmes officiels et dans l’impossibilité de joindre l’équipe nationale, Simon se tourne vers un modèle indépendant, rejoignant Étienne Mazellier et l’entraîneur Jonathan Blanchard, au sein de l’équipe Ski Boréal.
« Ayant été coéquipier officiellement avec Etienne et ayant travaillé avec Jonathan aussi après mon bac, c’était à mes yeux une belle opportunité de faire quelque chose de privé, ici-même au Québec, sans être expatrié », dit-il.
« Bien sûr, il y a une charge mentale associée à l'aspect financier, mais je préfère le voir d'une manière positive, puis de me dire : ok, regarde, si tu veux avoir la chance de réussir tes objectifs, il faut te lancer, même si cela implique de faire des efforts pour trouver des commandites et aller chercher du financement. »
À 28 ans, Simon sait exactement où il se situe, ce qui lui manque et ce qu’il doit aller chercher. Les hauts et les bas qu’il a traversés tout au long de sa carrière n’ont pas freiné son élan. Au contraire, ils n’ont fait que renforcer sa détermination. Aujourd’hui, il aborde une saison décisive et il est positif devant ce qui l’attend.
Cinq faits sur Simon
- Il a été enfant unique jusqu’à l’âge de 17 ans et a aujourd’hui une demi-sœur de 11 ans qui est, à son tour, dans le club de ski de Mont-Tremblant.
- Ses parents, moniteurs de niveau 1, lui ont transmis leur passion du ski, même s’ils n’ont jamais fait de compétition.
- Avant de choisir définitivement le ski, Simon jouait également au football et au baseball.
- Il a passé une saison complète dans une équipe privée basée dans le nord de l’Italie, près de la frontière suisse et autrichienne.
- Avant chaque course, il suit de petits rituels : mêmes sous-couches, même ordre pour les bas et visualisation pour entrer dans le moment présent.
Les propos de cet article ont été recueillis par Isabelle Simard
